La chanson d’Hélène

Je suis là assise sur le sable, les yeux perdus dans l’infini du ciel quand soudain, la chanson d’Hélène me passe par tête…

Ce soir nous sommes Septembre
Et j’ai fermé ma chambre
Le soleil n’y entrera plus
Tu ne m’aimes plus

Là haut un oiseau passe
Comme une dédicace
Dans le ciel

 

 

[Pierre: michel piccoli]
Je t’aimais tant Hélène
Il faut se quitter
Les avions partiront sans nous
Je ne sais plus t’aimer Hélène

[Hélène: romy schneider]
Avant dans la maison
J’aimais comme nous vivions
Comme dans un dessin d’enfant
Tu ne m’aimes plus

Je regarde le soir
Tomber dans les miroirs
C’est ma vie

[Pierre: michel piccoli]
C’est mieux ainsi Hélène
C’était l’amour sans amitié
Il va falloir changer de mémoire
Je ne t’écrirai plus Hélène

[Hélène: romy schneider]
L’histoire n’est plus à suivre
Et j’ai fermé le livre
Le soleil n’y entrera plus
Tu ne m’aimes plus

Île de Ré, fin septembre 2020….

Mardi 29 septembre 2020

✍

Interprétée par Romy Schneider et Michel Piccoli, la chanson d’Hélène a été écrite par Jean-Loup Dabadie sur une musique de Philippe Sarde pour le film de Claude Sautet, Les choses de la vie.  Pour autant, on ne l’a jamais entendue dans le film.

Hélène est la maîtresse de Pierre qu’elle aime passionnément, mais ce dernier qui est marié et père de famille, souhaite mettre fin à  leur histoire… Alors Hélène chante et pleure désespérément sa douleur; Sauf que Pierre semble ne pas l’entendre. Plus déchirant, tu meurs.

En rentrant je me dis que la chanson d’Hélène colle bien à l’automne qui n’est décidément pas ma saison préférée.  Parce que je n’aime pas que les belles choses finissent, ni les jours qui raccourcissent au temps des feuilles et des amours mortes… Quand les paroles aux accents de serments s’envolent au  vent dans la lumière dorée d’un soir de fin septembre sans lendemain…

Dans les venelles désertes de l’île, les volets verts sont fermés, les roses trémières fanées… j’ai le goût salé de la mer au bord des lèvres.  À fleur des mots que ma peau aime, pour la peine je sais déjà que ce soir, au moment où le rideau de  la nuit tombera sur nos vies,  la solitude au ventre, j’écrirai un nouveau poème dans la tiédeur des draps aux odeurs de rêve évanoui. Je  crois  que je pleure. C’est tellement beau ces couleurs qu’ont les arbres aux quels le soleil de l’après-midi a mis le feu, que c’en est indécent.

C’est décidé, dès que j’aurai reçu mes livres*, je retourne à  Paris.

SOlène

PS: le colis est annoncé pour demain

La poésie peut guérir de tout. – Fernando Pessoa…

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